Depuis l’an passé, une idée trotte dans nos têtes. Elle s’est ancrée, là d’un coup, à la venue des orthophonistes…

Depuis nos premières missions, nous appareillons toutes les personnes malentendantes que nous pouvons: vieux, jeunes, enfants. La difficulté avec les enfants est que beaucoup de ces petits loups n’ont que très peu voire jamais entendu. Ces enfants ne sont pas scolarisés et sont laissés livrés à eux mêmes, enfermés dans leur monde silencieux… Grâce à l’appareillage, nous arrivons à ramener de l’information sur les voies auditives. Par contre, le cortex auditif n’étant pas suffisamment développé par manque de stimulations précoces, les appareils sont souvent peu efficaces.

Depuis l’année dernière, les orthophonistes ont fait naître de l’espoir chez ces jeunes et leurs familles. Et nous nous sommes rendu compte qu’il était possible de faire encore mieux !

L’idéal serait de pratiquer de l’éducation auditive le plus tôt possible pour ceux qui en ont les capacités. Et pour les plus âgés (>8ans) de leur apprendre un autre type de communication comme la langue des signes. Des écoles de ce type existent au Sénégal mais sont rares et onéreuses.

Et pourquoi pas monter la nôtre ? Qu’ils soient appareillés ou non, qu’ils aient un bon gain avec l’appareil ou non, il ne faut pas laisser ces enfants livrés à eux mêmes. Nous aimerions ouvrir un lieu afin de les sortir de leur isolement et leur donner accès à un nouveau moyen de communication grâce à un apprentissage de la langue des signes.

Dans un premier temps et pour les patients appareillés, il faudra faire de l’éducation auditive avec des exercices de localisation, de discrimination et mêmes, pour les plus chanceux d’entre eux (ceux qui ont une capacité auditive suffisante et ont bénéficié d’un appareillage précoce), des exercices de production vocale simple.

Et dans un futur peut être pas si éloigné que ça, ces enfants pourront apprendre les mathématiques, le français écrit et peut être même un jour, un métier.

Nous n’avons pas pour but de faire parler et entendre tous ces patients normalement. Mais si avec des appareils, nous améliorions leur chance de 10%, nous avons pour objectif avec cette institution d’améliorer leur intégration sociale, de développer des connaissances et de pouvoir grandir dans de meilleures conditions.

Un lien s’est d’ores et déjà tissé avec l’école de la Renaissance des sourds à Dakar avec qui nous pourrons collaborer, former des éducateurs et aider le plus d’enfants sourds possible.

Affaire à suivre !