Depuis plusieurs années, nous collaborons avec une équipe formidable sur place. Cette équipe, appelée APROSEM, gère différents secteurs dans la région de MBoro. Aujourd’hui, c’est avec elle que nous construisons ce projet et allons construire cette école.

 

Voici leur projet :

 

Le projet est intitulé YAKAAR (Espoir). C’est un titre assez symbolique qui montre la dimension sociale du projet. Chaque groupe cible va trouver son intérêt à travers ce nom. Les enfants vont pouvoir croire en un avenir meilleur et retrouver un espoir prématurément hypothéqué. Les parents vont être soulagés grâce à cette solution alternative accessible. La dénomination « Langue pour tous » montre que chaque communauté peut accéder à une éducation de qualité. L’éducation n’est plus une question d’exclusion à travers ce projet.

Ce projet consiste à permettre aux enfants sourds muets d’accéder à une éducation de qualité. La finalité du projet est de former des citoyens sociables, autonomes et épanouis. Afin d’y parvenir, le
projet va promouvoir l’inclusion dans les établissements scolaires et dans les communautés.

3 salles de classe vont être ainsi construites pour démarrer les activités. Ils s’agit ici des classes d’initiation et de préparation. Ainsi, après le recensement, les enfants pourront facilement intégrer et suivre les différentes étapes.
Chaque classe aura une planification bien précise des apprentissages. Ainsi, chaque classe va dérouler sa planification avec des évaluations formatives périodiques. Ce qui permettra d’instaurer une double progression : la progression collective et la progression individuelle. Des fiches de suivi des apprentissages et des performances seront disponibles. Et l’implication des parents dans ce processus sera toujours effective.

Les parents veulent toujours du bien pour leurs enfants. Ils font souvent face à un déficit d’information, de compétences et d’opportunités pour
accompagner leurs enfants. Les parents des enfants vont constituer l’association des parents d’élève autour du centre. Dans ce cadre, ils seront accompagnés en formation et pourront entre
eux partager leurs bonnes initiatives, leurs expériences en matière de bonnes pratiques. Ces parents seront amenés à être des relais, des pionniers pour l’inclusion au niveau de la
communauté.

Les communautés devront à terme avoir un autre regard sur le handicap. Pour ce faire, un paquet d’activités communicationnelles sera déroulé à l’endroit des communautés. En
clair, il s’agit de faire de l’information, de l’éducation et de la communication pour un changement de comportement.

Le projet sera installé dans la région de Thiès située à 70 km de Dakar. Elle se situe à l’ouest du pays, en couronne autour de la presqu’île du Cap-Vert. Elle s’étend sur une superficie de 6 601 km2, soit 3,4% du territoire national et est limitée au Nord par la région de Louga, au Sud par la région de Fatick, à l’Est par les régions de Diourbel et Fatick et à l’Ouest par la région de Dakar et l’Océan Atlantique.

Dans la région, le centre sera construit précisément dans le département de Tivaouane ; dans la commune de Mboro. La localité a été érigée en commune en 2002. Elle a une superficie de 310ha et
plus de 42.000 habitants.

Selon le recensement général de la population de 2013, 59 sénégalais sur 1000 souffrent d’un handicap quelconque. Les régions de Ziguinchor et de Matam sont plus touchées avec un taux de 8,1%. La région de Thiès est à 5,1%. Les individus de sexe féminin sont les plus concernés avec un rapport de masculinité de 88 hommes pour 100 femmes. Par ailleurs, la forme de handicap la plus répandue concerne les difficultés à marcher et à voir (1,5% de la population chacune) à l’opposé des limitations auditives, des difficultés à se concentrer et des difficultés à prendre soin de soi (respectivement 0,6%, 0,8% et 0,5%).

A cela s’ajoute la rareté des infrastructures scolaires, les écoles spécialisées peu nombreuses. Aussi, le prix et l’inaccessibilité de l’appareillage et des soins de santé spécifique posent d’énormes difficultés aux parents. L’ignorance des parents d’enfants sur la prise en charge du handicap et l’accompagnement à faire en fonction du potentiel de leur enfant ne facilitent pas également
l’épanouissement des enfants.

L’organigramme du centre sera organisé autour d’une administration, d’une équipe pédagogique et de l’association des parents. Le fonctionnement sera articulé comme suit :
 Le management : ce volet sera géré par le responsable administratif du centre. Il va travailler de collège avec le responsable administratif, le responsable pédagogique, les moniteurs, les parents, le technicien de surface et le gardien.
 Le suivi pédagogique : ce volet sera géré par le responsable pédagogique. Il sera question de coordonner, de suivre les planifications et les apprentissages, d’encadrer les moniteurs, d’apporter les réponses techniques en ce qui concerne la pédagogie.
 Les rencontres parents : ce volet sera organisé au sein de l’association des parents. Il sera coordonné par un parent qui va travailler en étroite collaboration avec le responsable administratif du centre.
 Les évaluations : ce volet constitue le pilier du fonctionnement. Chaque dispositif (Management, Pédagogie, Association des parents) va procéder des étapes et des modalités d’évaluation. Ce dispositif va aider à s’inscrire dans une logique de travail axé sur les résultats.

L’éducation fait partie des missions régaliennes de l’Etat. Les organismes communautaires réalisent des initiatives afin de contribuer à la réalisation d’une éducation pour tous. Pour cela, le centre va entamer des procédures normales de reconnaissances envers l’Inspection de l’éducation et de la formation ; démembrement de l’Etat chargé de l’éducation au niveau départemental. Au-delà de la reconnaissance de la tutelle, les responsables pourront bénéficier d’un accompagnement en formation. Aussi, des initiatives seront menées pour intégrer les réseaux de plaidoyer au niveau départemental et national.